Bukavu – Depuis le premier cas de mpox de la province, identifié en septembre 2023 à Kamituga, en République démocratique du Congo (RDC), l’épidémie s’est étendue à 32 des 34 zones de santé du Sud-Kivu. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), entre le 1er janvier et le 9 décembre 2024, 14 572 cas de mpox ont été confirmés dans 19 pays de la Région africaine, dont 11 984 cas confirmés en RDC.
La capacité limitée de dépistage et la lenteur des délais d'exécution constituent des défis persistants, de sorte qu'une proportion importante des cas suspects ne sont pas testés dans certaines provinces. Grâce à l’appui de l’OMS, les échantillons prélevés chez les cas suspects de mpox dans la province du Sud-Kivu sont maintenant analysés sur place et les résultats rendus disponibles dans les 24h à 48h, contre une dizaine de jours auparavant. Un temps précieux gagné dans la course contre la montre pour sauver des vies, identifier rapidement les personnes en contact avec les malades, renforcer les mesures de prévention et de contrôle de la maladie et arrêter la propagation de l’épidémie.
« Lorsque j’ai vu apparaître les boutons sur mes filles, j’ai tout de suite pensé à la mpox, car un de mes voisins avait déjà attrapé cette maladie, et les relais communautaires nous avaient expliqué comment elle se transmettait. J’ai eu peur car je savais que c’était très contagieux. Pour éviter que mes autres enfants ne l’attrapent, j’ai tout de suite emmené Amenipa et Asifiwe à l’hôpital de Kavumu » raconte Wivine.
« Pour nous, ces précautions sont d’autant plus importantes car 20 travailleurs de première ligne ont déjà été contaminés dans la province par le virus mpox depuis le début de l’année. Un collègue est même décédé à Misisi » déplore Augustin. Pour éviter de tels drames, l’OMS a doté les centres de traitement mpox de la province de 12 kits d’équipements de protection individuelle (EPI) depuis le début de l’année, dont deux ont été remis au centre de traitement de Lwiro.
Le technicien de laboratoire explique à la maman les gestes qu’il va accomplir, puis il procède au prélèvement sur plusieurs parties du corps de la petite fille. Il place ensuite l’échantillon dans un triple emballage, pour assurer la sécurité de l’échantillon. A l’instar des autres provinces du pays, l’OMS a doté les zones de santé de la province du Sud Kivu en équipements et matériels médicaux, dont 6000 kits de prélèvements et des triples emballages. Ces fournitures médicales ont été vitales dans le renforcement de la protection des travailleurs de santé, notamment les techniciens de laboratoire et biologistes.
Avant juin 2024, les échantillons arrivés à Bukavu devaient encore être envoyés à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. A cause du conflit armé que connait la région, le bateau est la seule solution pour relier les deux villes. Les échantillons devaient donc transiter sur le lac Kivu pour un voyage de 3 à 5 heures, afin d’être analysés au laboratoire IRNB-Goma. Dans ce contexte, et au vu du nombre d’échantillons à tester , les résultats pouvaient prendre 7 à 10 jours pour être disponibles.
Afin de réduire ces délais, l’OMS a fourni deux machines GeneXpert® supplémentaires aux laboratoires du Sud-Kivu et a installé le logiciel mpox sur quatre autres machines existantes pour effectuer les tests. Par ailleurs, 15 techniciens de laboratoire ont été formés, avec l’appui de l’OMS, par l’équipe de l’INRB-Goma, à la manipulation des échantillons et à l’utilisation de ces nouveaux équipements.
L’OMS fournit régulièrement des cartouches GeneXpert® permettant de réaliser les tests mpox. Le 15 octobre dernier, 6000 cartouches GeneXpert® supplémentaires ont été réceptionnées à Kinshasa, et ensuite distribuées dans les différentes provinces du pays.
« Je suis très contente de la prise en charge de mes filles, et je remercie les soignants de tout mon cœur », se réjouit-elle. « À l’hôpital, on m’a vacciné contre la mpox et j’ai reçu un kit d’hygiène, que j’utilise avec mes enfants pour nous protéger de la maladie. Je leur apprends à bien se laver les mains, et je m’efforce de suivre les conseils qui m’ont été donnés. »
Les relais communautaires se rendent chez les voisins de Wivine pour évaluer leur état de santé et donner l’alerte au centre de santé, si des symptômes de mpox apparaissent. L’appui de l’OMS a été vital, permettant à plus de 350 relais communautaires d’être formés pour assurer le suivi dans 9 zones de santé du Sud-Kivu.
A Karanda, Amenipa et Asifiwe ont retrouvé la joie de jouer avec leurs amis du quartier, tout en attendant avec une impatience joyeuse l’arrivée imminente de leur petit frère ou petite sœur.
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